Début 1918, le Voisin 10 commença à remplacer le Type 8. De conception identique , il était équipé d'un moteur Renault de 280 ch plus fiable que le Peugeot du Type 8. Le gouvernail de direction avait été renforcé et sa surface agrandie. Les ailes était composées de tubes d'acier recouverts de toile avec des bouts d'aile carrés. les doubles ailerons d'égale corde étaient connectés par tringlerie. La nacelle avait un profil plat comme les premières versions de Voisin canon et d'imposants réservoirs d'essence profilés se situaient de chaque coté sous l'aile supérieure. Ils étaient équipés du caractéristique train 4 roues des Voisins.
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Le Voisin 10 portait 300kg de bombe (198 pour le Type 8). C'était peu, comparé aux capacités des bombardiers bi-moteur de la même époque mais néanmoins assez pour permettre aux escadrilles françaises de bombardement de nuit d'infliger de gros dégâts aux usines allemandes notamment le centre de production de gaz de combat de Ludwigshafen ( qui fut d'ailleurs une des premières actions d'éclat des raids de Voisins bombardiers de jour en 1915 commandés par De Goys). Une escadrille, la V.293, était uniquement employée à la reconnaissance de nuit. Un petit nombre de versions "canon" du Voisin 10 fut fabriqué (canon Hotchkiss à tir rapide de 37mm) mais l'arme était retirée fréquemment.
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900 Voisins 10 furent construits.
Fuselage de Voisin 10 Ca2
Memorial Flight a entrepris en mars 2002 la restauration d'un fuselage de Voisin 10 Ca2 pour le compte du Musée de l'Air et de l'Espace. Cette pièce est le dernier témoignage des Voisins 10.
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La présence du support du canon dans la nacelle, de la peinture marron du fuselage et de l'enduit pigmenté noir sous les ailes confirment une version Ca2 d'attaque de nuit d'après la documentation technique d'origine des Voisins 10.
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Après expertise, nous savons maintenant que cet appareil appartient à l'escadrille V110. De plus, c'est une version bombardier transformée ensuite en version canon !
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Il a été restauré dans sa configuration Ca2 avec canon, mitrailleuse, moteur et instruments.
Un peu d'histoire: L'Escadrille V110
Créée le 25 mars 1915, l’escadrille n° 110 fut tout d’abord équipée de Voisin de bombardement, d’où sa dénomination initiale de VB-110. Engagée dans le secteur de Verdun, sous le commandement du capitaine Jacquet, cette unité prit part aux attaques conduites contre la colline des Eparges, de sinistre mémoire, pour rejoindre ensuite le terrain de Melette, près de Châlons-sur-Marne. Expédiée le 26 avril à Montdidier, elle se retrouva le 21 mai à Saint-Pol-sur-Mer et fut jetée dans la bataille d’Artois, qui faisait rage. Partie le 20 juillet pour le plateau de Malzéville avec le groupe de bombardement n°4, elle y accomplit des sorties de bombardement sous les ordres du comandant Roisin, responsable de toutes les unités appartenant à cette spécialité concentrées dans la région. Ayant subi de lourdes pertes, les formations du groupe de bombardement n°4 furent reconstituées et envoyées en Champagne, où elles prirent part à la grande offensive du 25 septembre 1915, notamment avec les avions armés de canons de 37 mm de l’escadrille n° 110, devenue VC-110.Le groupe de bombardement n°4 étant dissous en novembre suivant, la VC-110, commandée alors par le lieutenant Cougnet, rejoignit la IVème armée, stationnant à Courtisols, dans la Marne. Elle revint à Malzéville en avril 1916, affectée au groupe de bombardement n°1, avec lequel elle prit part à la bataille de Verdun. En juillet, la VC-110 se retrouva de nouveau à Malzéville, d’où elle mena de nombreuses expéditions nocturnes sur Metz, Conflans, Thionville et Longwy.
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Formée à la fin de 1916 de Voisin-Canon, de Voisin à moteur Canton-Unné et de Voisin Peugeot, la VC-110 passa entièrement, au début de l’année suivante, sur Voisin Peugeot. Elle prit part de janvier à avril 1917, en compagnie de la VB-114, à des attaques sur les centres industriels de l’Est, puis fut engagée dans l’offensive du Chemin des Dames. Le groupe de bombardement prit ensuite la direction de Verdun et fut engagé, en août, dans l’offensive à objectifs limités visant à dégager la rive gauche de la Meuse. Revenue à Villeneuve-les-Vertus en octobre, la VB-110 reçut des Voisin à moteur Renault de 300 ch. au cours du même mois et en novembre 1917, et fut mise en œuvre, en mars 1918, dans la bataille d’arrêt livrée contre les armées allemandes lancées dans leur grande offensive. Elle devait participer par la suite à toutes les grandes actions dans lesquelles fut impliquée la division aérienne du général Duval. Dans l’intervalle, en juillet, elle était passée sur Farman 50 et avait adopté la dénomination de F-110.
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Quand la guerre prit fin, l’escadrille n°110 se trouvait sur le terrain de La Cheppe, dans la Marne. Stationnant à Villeneuve-lesVertus jusqu’en juillet 1919, elle resta en occupation en Allemagne, à Ilbesheim, jusqu’en décembre de la même année. Devenue 203ème escadrille du 2ème régiment de bombardement, elle fut baptisée 3ème escadrille du 21ème régiment d’aviation de bombardement de nuit, puis 3ème escadrille du groupe II/21.
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Son insigne était un héron.
La restauration
Détails de la restauration
Photoscope
Détails du poste avant.
A noter, la tête de tourelle à 2 positions permettant le tir vertical (attaque au sol).
Photoscope
Détails du cockpit.
Photoscope
Détails de l'installation moteur.